La veille de la Rentrée

[Isobel Doherty]

Isobel passa une main distraite dans le désordre de boucles qu'elle osait appeler sa chevelure et tourna la page de son bouquin. Elle était arrivée la veille au soir au château de Wand, et, en quelques heures, avait investi son bureau, son appartement et l'infirmerie. Il était onze heures du matin - allez, soyons généreux, onze heures cinq - et elle commençait à avoir faim. Le déjeuner ne serait servi que dans une heure. Alors elle s'occupait comme elle pouvait. En l'occurence, elle relisait pour la cent-soixante-douzième fois un Agatha Christie. Les élèves n'étaient pas encore arrivés au château, et les professeurs non plus. En fait, il n'y avait que la directrice, la surveillante et elle dans les murs. Elle avait entendu la veille au dîner que le bibliothécaire devait arriver pour le déjeuner.
On frappa à la porte. Isobel releva la tête et voulut se lever... et s'étala de tout son long. Elle s'était pris les pieds dans le tapis. Elle se releva en râlant et vérifia l'état de ses jambes. Son genou droit s'ornait d'un nouveau bleu. Un de plus à son palmarès? elle laissa retomber sa jupe, la défroissa d'un geste brusque et alla ouvrir.

Désolée du temps de réponse !

[Emily Darken]

"Ce n'est rien Mlle Doherty"

Emily eu un petit sourire. Elle venait voir si son infirmière n'avait pas trop de problèmes à s'installer. Elle même, en juillet, avait eu un peu de mal à le faire. Enfin, entre l'arrivée des meubles nouveaux, et tus les jours, l'arrivée de hiboux de parents demandant si les enfants étaient scolarisés ici... Et les meubles arrivés de Beauxbatons... Elle avait eu un peu de mal à joindre tous les bouts. C'était assez compliqué de tout faire en même temps. D'ailleurs, le matin même, elle avait enfin reçu les télescopes pour la salle d'astronomie. Elle désespérait de les voir arriver avant la rentrée ceux-ci.

"Vous vous en sortez, de votre installation ??"

Elle s'exprimait en un français à toute épreuve, elle qui avait parlé anglais toute sa vie. Bien entendu, on entendait qu'elle était anglaise. Ses "R" n'en étaient pas réellement. Mais elle s'était faite à ce changement de langue et de vie. Même si elle gardait contact avec ses amis là bas, en Angleterre. D'ailleurs ce pays lui manquait. L'époque du survivant, par contre, ne lui manquait plus. Mais elle entendait que ça ne tournait pas rond à Poudlard. Tant pis pour eux ! Elle avait ses propres soucis, ses propres angoisses. Pour le moment ça tournait rond, mais jusqu'à quand ??.
Revenons en à notre infirmière. Emily avait à peine eu le temps de l'accueillir à son arrivée la veille dans la soirée. Tout ça à cause d'une querelle au ministère, à propos de Wand... Quatres hiboux la suivaient à l'arrivée d'Isobel. Elle avait donc juste eu le temps de lui indiquer le chemin vers ses appartements, avant que les hiboux commencent à hululer leur impatience.

[Isobel Doherty]

Isobel sourit en reconnaissant la directrice. Elle l'avait croisée vite fait, mais Mlle Darken n'était pas de celles que l'on oublie facilement. La rouquine secoua la tête.

Pas de souci, Mademoiselle. je n'ai pas tant de meubles que ça, et ma garde robe est assez vite rangée. j'ai fini de tout ranger hier soir. Mais entrez, je vous en prie.

Si la directrice avait un accent britannique assez reconnaissable, Isobel, elle, en avait un autre, particulièrement composite : elle avait appris à parler anglais avec l'accent du Connemara natal de son père, agrémenté de l'accent écossais qu'elle avait attrapé pendant ses études de Médicomagie et de médecine à Edimbourg (qu'elle prononçait d'ailleurs Edim'bre), et avait appris le français sur l'île dOuessant, aditionné de l'accent de la région de Dijon, où se trouvait Beauxbâtons à son époque. Autant dire que le mélange était... particulier.

Elle invita la directrice à entrer d'un geste amical. Le bureau, où elle se trouvait, était une pièce assez "spartiate" : un bureau de bois, encombré (déjà !) de fioles, de papiers, d'objets en tous genres. Trois sièges, un divan "au cas où", une armoire et quelques photos et cartes postales aux murs. Des photos de famille, d'amis, et des paysages qu'elle aimait bien. Classique.

Prenez un siège, je vous en prie. Je sais que le déjeuner ne va pas tarder à être servi, mais ça vous dit un café ?

[Emily Darken]

"No merci Miss."

Et voilà, Emily recommençait à parler anglais dans des phrases en français. Elle n'en revenait pas... Elle avait toujours autant de mal à commencer une discussion en français et à la finir dans cette même langue. Elle savait qu'il lui faudrait du temps pour s'accoutumer à parler sans cesse en français, mais, elle avouait que c'était très difficile.
L'albinos eu un sourire en regardant ce qu'elle appelait, en bon français, le bordel organisé de son infirmière. Elle avouait sans honte que son bureau n'était pas vraiment mieux rangé. Elle s'assit sur un siège, et demanda à Isobel :

"Je n'ai pas eu le temps de discuter avec vous hier... j'en suis really sorry. Le voyage jusqu'ici n'a pas été trop incommodant ??"

Emily ne se souvenait que trop bien son arrivée à Wand, accompagnée de trois sorciers du ministère. Pendant tout le trajet, ils lui avaient demandé pourquoi, alors qu'elle était anglaise, elle avait accepté de s'occuper de la nouvelle Académie Française de Magie. Elle leur avait répondu froidement que si les sorciers voulaient tous s'unir, il fallait bien commencer par quelque chose... A croire qu'ils avaient compris... Ils évitèrent ce sujet... bien conscients de l'agacement de la jeune albinos, qui d'ailleurs, avait apprécié dès lors leur compagnie.

[Isobel Doherty]

En retournant s'asseoir, Isobel trouva encore le moyen de se cogner. Elle n'était pas encore habituée à l'espace qui lui était dévolu. Toutefois, rompue à rencontrer brutalement tous les objets qui se trouvaient à moins de deux mètres d'elle, elle se contenta d'en sourire et de se laisser tomber dans son fauteuil.

Pas de souci, je comprends. Une nouvelle école à ouvrir, ça ne doit pas être simple à gérer. En tous cas, moi, je serais vite débordée ! ajouta-t-elle avec un grand sourire. Sinon, pour le voyage, j'ai connu pire. Wand est plus proche de chez moi que Dijon, c'est moins boring, y'see ?

La rouquine, habituée à vivre dans un environnement bilingue, ne remarquait guère les passages de son interlocutrice du français à l'anglais et inversement. Elle-même, quand elle ne parvenait pas à trouver le bon mot dans une langue, utilisait son équivalent dans l'autre. Le résultat n'était pas triste à entendre !

Anyway, je suis quand même contente d'en avoir fini avec le rangement. Vous devez vous être rendue compte que ce n'était pas mon point fort...

Elle eut un geste large pour englober la pièce... et fit tomber au passage une pile de papiers. Elle regarda la pile par terre, l'espace subitement libéré sur son bureau, la directrice, de nouveau les papiers par terre... et se pinça l'arête du nez dans un geste de désespour exagéré.

Et le pire, c'est que je ne le fais même pas exprès !

Pitre, Isobel ? Oui, pourquoi ? Elle l'avait toujours été, à tel point que c'était devenu une seconde nature chez elle. Elle s'agenouilla et commença à rassembler les papiers, tout en continuant, très détachée :

Sinon, j'espère qu'après cette démonstration parlante de mes talents, vous ne regrettez pas de m'avoir engagée !

[Emily Darken]

"Au contraire, je suis encore plus persuadée que vous êtes l'infirmière qu'il me faut !"

Et oui, elle était parfaitement sincère. Isobel était réellement le style d'infirmière dont Wand avait besoin. Plutôt sympathique, et pleine d'humour : des qualités nécessaires pour celle qui verrait passer la totalité des élèves dans son infirmerie chaque année. Emily eu un sourire... elle se reconnaissait dans la maladroitesse d'Isobel...

"Vous n'êtes pas la seule à être maladroite."

Loin de là, heureusement qu'elle avait un bureau assez grand sinon elle ne s'en sortirait jamais. Oui, oui, elle était ordonnée, très bien ordonnée même, ce qui ne résolvait pas ses petites manies maladroites... Et pourquoi maladroites ?? Parce qu'elle avait des habitudes typiquement anglaises qui faisaient "tâche" dans cet environnement français. La directrice eu un nouveau sourire...

"Vous avez réussi à vous faire à ce petit bureau ? Je suis désolée de ne pas vous avoir mieux lotie, mais pour le moment, je fais tel que ça a été décidé par notre "architecte"..."

A savoir que l'architecte était décédée, mais que le ministre français de la magie passerait aussi régulièrement que possible à Wand la première année... Ainsi, elle faisait comme ça avait été décidé, et puis l'an prochain, elle ferait tel qu'elle en avait envie. Après tout, c'était SON école !!

[Isobel Doherty]

Isobel sourit.

Pas de souci. Même avec une pièce aussi grande que le réfectoire, je serais capable de me retrouver pleine de bleus, alors... cela dit, vu comme je suis messy, il vaut mieux une petite pièce : je sera moins tentée de m'étaler.

La jeune femme se releva, reposa les paperasses sur le coin du bureau et s'assit enfin.

Sinon, je voulais savoir : vous avez repris des anciens profs de Beauxbâtons ? Non, parce que je ne voudrais pas vraiment me retrouver face à... je ne sais pas... mon prof de métamorphose, ou mon prof de soins aux créatures magiques... J'étais tellement nulle que j'ai dû leur laisser un souvenir impérissable !

Isobel eut un petit rire. C'est vrai qu'elle était nulle, à l'époque. Désespérément nulle, même.

[Emily Darken]

"Non, aucun des anciens professeurs de Beauxbatons n'enseignent à Wand. J'ai préféré mettre en place une nouvelle équipe, ça a ses atouts comme ses inconvénients... J'espère que tout se passera pour le mieux... Beaucoup des professeurs n'ont pas encore répondu à mes hiboux, ça devient angoissant."

Emily eu un sourire... elle comprenait Isobel, ça pouvait être vraiment angoissant de se retrouver dans le corps éducatif avec ses anciens professeurs. Emily avait failli en faire l'expérience, on lui avait bien proposé le poste de professeur de sortilèges et enchantements à Poudlard et elle y avait préféré le poste de directrice alors qu'elle n'avait encore jamais enseigné.

La directrice regardait le bureau de la jeune infirmière, elle était bien contente que cet espace, si petit soit-il, lui convienne. L'an prochain elle pourrait peut-être l'agrandir en rétrécissant un peu la salle vide qui se trouvait derrière... c'était une idée ça ! Elle y réfléchirait, mais pour le moment, ce n'était pas le plus important..

"Vous avez étudié en Angleterre c'est ça ??"

Peut être se trompait-elle... elle n'avait pas réellement une mémoire infaillible, c'était même plutôt le contraire... Enfin, ce n'est pas bien granve, du moment qu'elle arrive à se remémorrer les noms des professeurs et élèves du château...

[Isobel Doherty]

Ouf ! Je n'aurai donc pas à raser les murs en priant pour ne croiser personne de connaissance ! répondit la rouquine en riant. Vous avez déjà combien de réponses ? Je sais qu'on est la veille de la rentrée, mais, je serais vous, je ne m'inquièterais pas trop : les fournisseurs pour la nourriture des hiboux postaux sont en grève, en ce moment, donc les hiboux ne circulentv pas beaucoup. Alors il y a de grandes chances que les réponses soient coincées da&ns ce mic-mac ! Vive le sacro-saint droit de grève à la française !

Isobel eut une mimique d'exaspération forcée en prononçant la dernière phrase et plongea la main dans un tiroir pour en sortir deux carrés de chocolat. Elle en déballa un, pôsa l'autre sur le bureau et remarqua, avec une tête de chat potté :

Désolée, j'ai faim. Vous en voulez ?
Sinon, pour répondre à votre question, j'ai fait ma scolarité en France, mais j'ai fait mes études de médicomagie et de médecine à l'Université d'edimbourg, comme mon père avant moi. Mon frère aîné, lui, a fait toutes ses études en France, et Aleksiz, lui les a entièrement faite's en Angleterre.
Dites, simple curiosité, vous étiez à Poudlard, vous ? Et dans quelle maison ?
Vous pouvez ne pas me répondre, si j'abuse, hein !

[Emily Darken]

Effectivement, les postes sorcieres sont aussi sures que les postes moldues en France, c'est dommage, je pourrais presque me sentir chez moi. Oui, oui, j'ai étudié à Poudlard, j'étais à Serdaigle, nous étions une petite bande joyeuse dans des heures noires... Quel dommage... une si magnifique école abandonnée à des histoires ridicules de rivalité entre deux gosses incroyablement immatures.

Emily avait dit ça sur un ton nostalgique. Non, elle n'avait jamais aprécié St Potty, mais elle n'avait jamais apprécié cette querelle installée entre lui et Malefoy Jr. Elle n'avait qu'une seule année de moins qu'eux, mais cette histoire de survivant ne l'émouvait que peu. Et alors, des héros il y en avait plein l'histoire. Elle parlait de cette histoire comme si ça ne lui avait rien fait, mais elle avait perdu des amis pendant la bataille à Poudlard pendant sa sixième année, elle y avait perdu son petit ami. Oui... elle leur en voulait, à tous. Enfin, ce n'était pas à elle de refaire le monde de la magie. Elle prit un carré de chocolat, et le mangea. Ben oui, elle n'allait quand même pas le laisser fondre entre ses doigts.

Mais pour répondre à votre question, je n'ai eu pour le moment que 5 réponses. J'en attend une dans les prochains jours... Mais ça reste à savoir s'il n'a pas eu de propositions plus avantageuses en Angleterre, comme Poudlard est à nouveau ouvert, je suppose que le personnel éducatif va changer là-bas, avec un peu de chance je n'aurais pas demandé aux mêmes enseignants qu'eux de venir.

Oui, c'était une réelle inquiétude, pour le moment, aucun des anglais n'avaient encore répondu présents à son appel. Le déplacement "inconnu" de Beauxbatons en Brocéliande n'arrangeait pas les choses. Très peu au ministère savaient déjà le lieu exact du placement de Wand, et donc pour conduire les professeurs, il n'étaient pour le moment que 5. Il fallait donc de toutes manières attndre un peu !

[Isobel Doherty]

Serdaigle, eh ? La même maison que mon frère ! Mais vous ne l'avez sûrement pas connu, il est beaucoup plus âgé que moi.
Vous savez, je n'ai pas connu Poudlard du tout, et même pas Beauxbâtons pendant les "heures noires" que vous évoquez. Je suis trop vieille ! dit-elle en contrefaissant la voix chevrottante d'une petite vieille. Mais je peux vous dire que des rivalités entre gamins immatures, il y en a toujours eu, partout, et il y en aura toujours. Tenez, Beauxbâtons à mon époque, il y a... Pfiou ! presque vingt ans de ça ! Et bien ma Maison, la Balance, était toujours en conflit avec la Maison du Taureau. Bûcheurs contre fortes têtes ! "Lèches-bottes" contre pros de l'insolence ! Et la moindre altercation entre deux élèves de ces Maisons finissait généralement en bataille rangée, et malheur au vaincu ! Croyez-moi, ça plombait passablement l'ambiance.
Remarquez, moi, je m'en fichais un peu : mon frère avait été dans une autre maison, mon meilleur ami était du Taureau... Mais lui qui a quitté Beauxbâtons pour Poudlard, puis pour Durmstrang, il m'a raconté que c'était pareil partout : à Durmstrang, c'était Hagalaz contre Tiwaz, et c'était des peignées sévères qu'ils s'administraient !
Je trouve que c'est idiot. Aucune maison n'est meilleure qu'une autre, dans le fond. Ce n'est pas le fait d'appartenir à l'une ou à l'autre qui nous rend supérieur ou inférieur. Ce sont nos choix et notre capacité à reconnaître nos erreurs.

Isobel haussa les épaules et se mit à rêvasser brièvement. Elle s'était impliquée à sa manière dans la lutte contre Voldemort - la Guerre Noire, comme on l'appelait en France. En tant qu'apprentie Medicomage, elle était tenue à une certaine neutralité. En tant qu'interne à l'Hôpital Central d'Edimbourg, elle avait eu à soigner les victimes Moldues de ce conflit. En tant qu'interne à l'Hôpital Ste Mangouste, elle s'était retrouvée à soigner les deux camps, souvent contre ses propres opinions. Et elle avait été amenée à réviser ses opinions sur bon nombre de mangemorts : nombre d'entre eux se retrouvaient dépassés par les évènements, victimes des décisions arbitraires de leur Maître. Engagés par idéal, ils s'étaient retrouvés simples pions dans les mains de Voldemort, qui leur avait fait jouer un jeu dont ils ne connaissaient pas les règles et dont les effets les horrifiaient. Isobel ne comptait plus les fois où, veillant au chevet de l'un d'entre eux, miné par la fièvre et le remord, elle avait entendu dans son délire son patient supplier le Maître de lui rendre sa liberté, de le laisser arrêter, de ne plus avoir à commettre "toutes ces horreurs". Demander la pitié d'un être à peine humain, qui n'en avait jamais été capable.
Alors, elle s'était efforcée de les sauver, à sa manière, les faisant passer pour morts auprès des autres Mangemorts, leur sauvant la vie, en les avertissant qu'elle les livrerait aux autorités quand les choses seraient revenues à la normale et moyennant des informations. Personne n'avait jamais su quel rôle avait joué la petite interne dans cette histoire. Elle n'en avait jamais parlé. Elle ne tenait pas à ce que ça se sache. Etonnant comme la profession de Medicomage amène parfois à faire de ces choses...
Elle s'arracha soudain à ses pensées et, souriante à nouveau, répondit :

Avec un peu de chance, si vous avez demandé à un ancien de Poudlard, il ne voudra pas y retourner... Imaginez, on frappe à cette porte et, surprise ! c'est un hibou avec une réponse positive !

Apeine avait-elle fini sa phrase, que trois coups étaient frappés à la porte...

[Emily Darken]

Et quelle coïncidence, quel hasard parfait avait mené celui qui frapait à la porte jusqu'ici alors qu'Isobel venait de parler de hibou frappant à la porte ? Emily se leva et prit la liberté d'aller ouvrir la porte... et... non, ce n'était pas possible qu'Isobel possède le Troisième Oeil tant adulé par Sybille Trelawney, son ancienne professeur de divination ! Et oui, c'était bien hibou qui volait derrière la porte et qui venait de frapper la porte à coup de bec.

La directrice retourna s'asseoir, avant de se rendre compte qu'effectivement, le volatile portait un parchemin... mais qu'il la suivait, elle. Le rapace se poasa sur le bureau, attendant qu'elle prenne le parchemin attaché à l'une de ses pattes. Elle le détacha et l'ouvrit... et ce que l'albinos put lire lui redonna le sourire. Enfin !! Et c'était plus que positif... Lawrence Ravanscar, un ancien serpy d'un an de plus qu'elle avait enfin donné réponse... Et.. tiens, il était là... Aaarg !! Le hibou était toujours devant elle...

"Conduit le jusqu'ici !!"

Oui, elle était vraiment très contente. Malgré la différence entre leurs deux maisons, ils s'entendaient, à l'époque, à peu près bien. Emily posa son regard sur Isobel :

"Vous m'avez caché vos talents divinatoires ! Ce hibou était porteur d'une bonne nouvelle. Un ancien camarade de Poudlard a décidé de venir enseigner ici. Je pense qu'il vaut mieux que ovus le rencontriez dès maintenant !!"

Oui, celà faisait longtemps qu'elle n'avait pas entendu parler de Lawrie, et elle était vraiment très heureuse qu'il ait accepté d'enseigner à Wand plutôt qu'à Poudlard, car elle savait qu'un poste lui avait été proposé là-bas... Un coup de chance !! Un vrai coup de chance !

[Lawrence Ravenscar]

Il y avait un quart d'heure environ que Lawrence et son fils étaient arrivés et attendaient devant l'école. Le petit garçon, intimidé, restait auprès de son père sans un mot, regardant autour de lui avec une certaine appréhension. Lawrie, lui, observait la grande bâtisse, songeant par-devers lui que ce château était très différent de Poudlard. Ce qui, au demeurant, n'était pas forcément plus mal.
L'ancien Serpentard était songeur. Il n'avait jamais enseigné auparavant, et n'était pas très sûr qu'accepter ce poste ait été une bonne chose. D'un autre côté, il s'ennuyait si royalement au Manoir qu'il aurait accepté presque n'importe quoi. Et puis, en considérant le cadre, il n'avait pas le sentiment qu'il le regretterait.

"Papa ? Quand est-ce qu'elle va arriver, la dame ?"

Brusquement tiré de ses réflexions par la question de son fils, Lawrie marqua un arrêt, le temps d'enregistrer la question, et s'apprêtait à répondre qu'il l'ignorait quand le hibou qu'il avait envoyé à la recherche de la directrice fit son apparition.

Apparemment, c'est à nous d'aller à elle... remarqua-t-il avec un sourire.

Suivant le hibou, les deux Ravenscar commencèrent à remonter dans les étages jusqu'à l'infirmerie. Lawrence songea avec amusement que ça, au moins, ça ne le dépayserait pas : l'Infirmerie se trouvait aussi dans les étages, à Poudlard.
Arrivés devant la porte, Lawrie frappa trois coups et entrouvrit le panneau de bois, tandis que William, curieux, passait la tête par l'entrebaillement.

"Papa ? C'est laquelle, la dame qui t'a envoyé une lettre ?"

Lawrence apparut à son tour dans l'encadrement de la porte, souriant.

La jolie demoiselle aux cheveux blancs.

Il poussa son fils un peu en avant pour qu'il aille dire bonjour, tandis qu'il ajoutait :

Désolé pour l'intrusion... Et content de te revoir !

Il Tendit la main à Isobel.

Lawrence Ravenscar. A priori, je suis le nouveau professeur de botanique. A moins que Mlle la Directrice ne me renvoiie dans mes foyers right away !

Dire que Lawrence avait un accent britannique à couper au couteau serait ne rien dire. Certes son français était correct, mais son Derbyshire natal transparaissait dans chaque syllabe.

[Isobel Doherty]

Isobel avait été la première épatatée par la coïncidence qui venait de se produire et s'empressa de répondre :

Ah mais oui, mais non ! Je suis pas douée en divination du tout, moi ! Et puis c'est pas avec le prof que j'ai eu que je risquais de l'être ! je passais plus de temps à l'observer lui que les feuilles de thé à la menthe qu'il y avait au fond de ma tasse ! D'ailleurs, je me demande encore comment j'ai pu avoir acceptable, alors que mon seul intérêt dans cette matière, c'était les yeux verts du prof et son sourire Ultra-Brite ! conclut-elle en éclatant de rire.

Elle n'eut pas trop le temps d'approfondir la question, pusique quelqu'un frappait déjà à la porte et qu'une tête blonde (au sens propre comme au sens figuré) faisait son apparition dans son bureau. Un gamin d'une dizaine d'années, le nez pointu, les yeux gris et les cheveux blond platine soigneusement tirés en arrière, qui se retournait vers une présence invisible derrière la porte et posait une question.
Dans l'encadrement de la porte apparut un homme, pas tout à fait son âge, mais pas loin, grand, les cheveux d'un blond très clair (à moins qu'ils ne fussent blancs ?), les yeux gris acier et d'une grande élégance.
Grand sourire, main tendue, il se présentait, avec un accent épouvantable. La jeune femme sourit de toutes ses trente-deux dents (toutes d'origine et sans plombage !) et serra cette main offerte en répondant :

Enchantée ! Isobel Doherty, l'infirmière. Enfin, je pense que vous vous en êtes douté. Dites, Ravenscar... vous avez un lien avec la Ravenscar Cie ?

[Emily Darken]

Un large sourire écarta les lèvres de la directrice de Wand lorsque la porte s'ouvrit à nouveau. Son regard se baissa pour regarder la chevelure blonde qui venait de parler à l'homme invisible. Tout mignon, le portrait craché de ses parents... Et la porte s'ouvrit un peu plus, pour laisse entre Lawrence Ravenscar. Enfin quelqu'un qu'elle connaissait (à peu près) d'avant qu'elle aterrisse, totalement paumée, en France. C'était un fait parfaitement réel, elle avait eu du mal à s'accoutumer à la France, n'ayant plus de contact avec les anglais, elle se sentait parfois un peu seule à Wand... mais ça allait s'améliorer, elle le savait. Elle fit un clin d'oeil au petit bonhomme, avant de s'adresser à Lawrie

"Mme la Directrice n'a pas pour habitude de déranger les anciennes connaissance dans le but de les renvoyer illico presto chez elles."

Elle regarda Lawrence et Isobel faire les présentations, et William, comme tétanisé devant ses deux dames inconnues. C'est vrai, ça, qu'Emily, bien qu'appréciant Lawrie, ne lui avait jamais donné signe vie depuis qu'elle était sortie de Poudlard à vrai dire, elle avait poussé ses études en métamorphose et en divination, ce qui lui avait prit un temps fou... Et ils n'avaient jamais vraiment tissé de liens d'amitié. Ils avaient fait leur vie chacun de leur côté, sans se marcher sur les pieds, ce qui avait parfaitement convenu à l'ancienne Serdaigle. Et comment était-elle arrivée, arès toutes ses années, à penser que Lawrence serait le meilleur pour l'enseignement de la botanique ?? Ben, si elle n'avait pas eu de talent divinatoires à peu près correct, elle n'en aurait rien su !! Et avec une bonne dose d'intuition et de la chance... ben... c'est forcément le meilleur !!

"Je suis vraiment contente de te revoir, Lawrie !!"

[Lawrence Ravenscar]

Lawrie poussa doucement son fils en avant. Fitzwilliam jeta un regard timide aux deux femmes, puis, avec toute la gravité d'un gamin de neuf ans qui rencontre pour la première fois des personnes inconnues, il imita son père et alla tendre la main à la dame rousse. Lawrie secoua discrètement la tête et s'approcha d'Emily. Il ne savait pas trop comment saluer son ancienne camarade : pendant leurs années poudlardiennes, il s'était généralement contenté d'un sourire et d'un signe de tête aimable, mais ils ne s'étaient jamais ni fait la bise, ni serré la main. Il finit par reprendre les vieilles habitudes : inclinaison de la tête.

Moi aussi, Emily. Il y avait quelques temps, maintenant...

Presque dix ans, ajoutait une vilaine petite voix dans sa tête. Il ajouta, en désignant le gamin :

Je ne crois pas que tu connaisses mon fils, Fitzwilliam...

De nouveau, une légère pression dans le dos du gamin, qui resta interdit, ne sachant pas trop comment agir. Lawrence eut un petit rire.

Au point de vue audace, il n'a pas vraiment hérité de nous.On se demande même de qui il tient, parce que, quand on voit le genre de personnes qui l'entourent au quotidien... Enfin bref.
Pour vous répondre, Miss Doherty, oui, j'ai un rapport avec la Ravenscar Cie.

Il préféra ne pas approfondir plus avant, n'aimant guère se vanter de son lien avec le richissime PDG de la Ravenscar Cie. Se tournant vers Emily, il ajouta :

Je ne sais pas si tu te souviens d'elle, mais si c'est le cas, Vyktorija Stoneheart te transmet son bonjour. Ainsi que les autres, d'ailleurs.

Les autres, pour quelqu'un qui avait connu Lawrence à son époque estudiantine, cela signifiait : Olivia Cromwell, Beowink McDobb, Les jumeaux Rude et ses propres soeurs, Esther et Bérénice, qui avaient deux ans de moins que lui. Tout ce joli petit monde que les autres Serpentards montraient du doigt à l'époque parce qu'ils n'agissaient pas avec les autres Maisons comme tout le monde.

Bien, es-tu toujours décidée à embaucher un débutant comme moi ?

[Isobel Doherty]

Isobel avait failli exploser de rire face à la bouille si sérieuse du petit garçon qui venait lui serrer la main en essayant d'imiter son père. Il était plus que visible que le gamin avait une véritable adulation pour son père, au point d'essayer de copier ses moindres gestes.
Par respect - et sachant d'expérience combien les enfants peuvent être susceptibles - elle s'efforça de garder un visage neutre et serra très sérieusement la main de Fitzwilliam. A la réponse de Mr Ravenscar, sentant qu'il ne souhaitait pas s'étendre sur le sujet, elle se contenta d'un hochement de tête et se recula de quelques pas pour laisser les deux anciens camarades discuter entre eux.

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